10 mai 2024
L’IRDA est fier d’annoncer le lancement de cinq nouveaux projets, soutenus financièrement par le gouvernement du Québec dans le cadre du Programme d’appui à la lutte contre les changements climatiques dans le secteur bioalimentaire, qui découle du Plan pour une économie verte 2030.
Ces projets consolident notre engagement envers le développement de solutions visant à diminuer les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole québécois et à optimiser l’efficacité de l’utilisation de l’eau dans les productions végétales et animales.
En voici un aperçu :
1. Utilisation de l’IA pour une production ovocole carboneutre : développement d’un prototype d’outil d’aide à la décision (Chercheur principal : Stéphane Godbout) en collaboration avec l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et l’Université Laval (UL).
Le projet vise à développer un prototype d’outil d’aide à la décision pour sélectionner et implémenter des stratégies de mitigation des émissions de GES, d’ammoniac et d’autres polluants dans les systèmes alternatifs de production ovocole. Ce processus inclura l’analyse des outils existants pour l’estimation des émissions, la consolidation de données de recherche, et l’utilisation de l’intelligence artificielle pour intégrer et optimiser ces informations. L’outil final aidera les producteurs à choisir des stratégies qui réduisent l’empreinte carbone tout en améliorant la qualité de l’air et le bien-être animal et la santé humaine.
2. Formation portant sur la gestion de l’eau en milieu agricole dans un contexte de conflits d’usages et de changements climatiques (chercheur principal : Carl Boivin) en collaboration avec plus de 10 entreprises fournisseurs d’équipements, Daniel Bergeron, agr., Logiag et le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ).
Ce projet vise à développer une formation complète sur la gestion de l’eau en agriculture, adaptée aux professionnels du secteur pour les aider à prendre des décisions éclairées dans un contexte de changements climatiques et de conflits d’usage. La formation offrira les huit thèmes suivants : 1) l’état des ressources en eau, 2) les pratiques agricoles résilientes face aux sécheresses, 3) le drainage souterrain, 4) l’irrigation et les besoins en eau des cultures, 5) la distribution de l’eau pour les élevages, 6) la salubrité de l’eau d’abreuvement, 7) les équipements d’élevage limitant la consommation d’eau et 8) la récupération des eaux pluviales à la ferme. Elle sera enrichie par l’expertise de divers intervenants et proposée via des vidéos, des webinaires, et des épisodes du balado (Eau)trement dit, visant à optimiser la gestion de l’eau face aux défis climatiques actuels.
3. Évaluation technico-économique et environnementale de l’utilisation d’additifs organiques acidifiants et adsorbants dans le lisier de porc (Chercheur principal : Patrick Brassard) en collaboration avec le Conseil pour le développement de l'agriculture du Québec (CDAQ), l’UL, le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ), Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) et Agriclimat.
Ce projet vise à évaluer l’efficacité de différents additifs (acides organiques, inorganiques, adsorbants, et microbiologiques) dans la réduction des émissions de GES et d’ammoniac du lisier de porc, et à explorer leur applicabilité dans le contexte québécois. Il comprendra une revue de littérature, des tests en laboratoire et en conditions réelles, ainsi qu’une analyse technico-économique pour déterminer les additifs les plus performants. Les résultats aideront à guider les pratiques de gestion du lisier afin de minimiser les impacts environnementaux tout en maintenant l’efficacité opérationnelle.
4. Impact d’un raclage optimal à l’aide de la robotisation sur les émissions d’ammoniac et de GES des installations porcines et laitières (Chercheur principal : Stéphane Godbout) en collaboration avec le Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD), l’UL, le CDPQ et l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ).
Ce projet vise à intégrer la robotisation dans les pratiques d’hygiène des installations porcines et laitières afin d’évaluer son impact sur les émissions d’ammoniac et de gaz à effet de serre (GES). Il implique l’analyse des fréquences optimales de raclage et de vidange par des robots, ainsi que leur efficacité dans la réduction des émissions. Des essais à petite échelle précéderont des applications à échelle réelle, et une analyse environnementale et économique complètera l’étude. L’objectif est de fournir des recommandations sur les meilleures pratiques robotisées pour améliorer l’hygiène et réduire les émissions nocives dans ces secteurs.
5. Développement des connaissances sur la fonction de l’agrométéorologie sur l’optimisation de l’épandage du fumier et la réduction des émissions de GES (Chargé de projet : Sébastien Rougerie-Durocher).
Ce projet documente l’impact des conditions météorologiques sur l’épandage de fumier organique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter la dispersion de particules nocives. Son principal objectif est de dresser un état des lieux des connaissances et besoins, afin de développer un outil d’aide à la décision (OAD) pour guider les producteurs dans un projet futur. Il compile les avancées scientifiques et technologiques, intègre les données météorologiques dans les pratiques d’épandage et évalue les besoins actuels en données météorologiques des producteurs québécois pour optimiser leurs décisions d’épandage.
L’IRDA contribuera également à deux autres projets soutenus par ce programme. Le premier projet, dirigé par le professeur Sébastien Fournel de l’Université Laval en collaboration avec Stéphane Godbout de l’IRDA, porte sur la biofiltration des effluents gazeux provenant des étables laitières, mettant l’accent sur l’oxydation du méthane et la valorisation du dioxyde de carbone ainsi que de l’énergie. Le second projet, mené par le Consortium de recherche sur la pomme de terre du Québec (CRPTQ) en collaboration avec Christine Landry, chercheure à l’IRDA, se concentre sur l’évaluation précise de la tolérance de différentes variétés de pommes de terre à des apports réduits en azote. L’objectif de ce projet est de sélectionner les variétés les plus performantes, qui seront ensuite utilisées dans des programmes de croisement futurs.