L'Agrholistique Notre approche en R et D
Le concept de l’AgrholistiqueMD provient de la combinaison des mots agriculture et holistique. Sa mise en application amène les acteurs de la recherche et du développement à développer des solutions plus globales aux problématiques agroenvironnementales visées.
L’AgrholistiqueMD représente une évolution de notre approche dans la conception de projets de recherche, en capitalisant sur l’une de nos plus grandes forces : notre multiexpertise en agroenvironnement.
En adoptant une vision à 360 degrés des problématiques et en plaçant les réalités des producteurs au centre de notre démarche, nous nous assurons que les solutions développées soient non seulement pertinentes, mais aussi facilement adoptables.
Le concept consiste à changer de paradigme et à considérer l’agriculture comme une solution plus qu’un problème face aux émissions de gaz à effet de serre.
Le rôle premier de l’agriculture consiste à produire les denrées nécessaires à l’alimentation des populations. Dans l’esprit de l’AgrholistiqueMD, seuls les produits agricoles visés (denrées d’origine animale ou végétale, fibre, matériau, molécule, etc.) peuvent constituer des extrants au système agricole concerné.
Tous les sous-produits (résidus végétaux et animaux, déjections animales, plastiques, résidus alimentaires, GES, etc.) doivent être récupérés, traités et revalorisés au mieux à titre d’intrants (fertilisants, amendements, pesticides, alimentation animale, énergie, litière, paillis, matériaux de construction, etc.) au sein du système agricole ou encore dans la production de biens de consommation écologiques utilisés à l’extérieur du système agricole.
À terme, l’AgrholistiqueMD sera un système de production au même titre que l’agriculture durable, l’agriculture biologique, l’agroforesterie ou l’agroécologie, mais avec une différence majeure, soit celle qu’il vise la carbo-négativité.
Une approche s'appuyant sur cinq piliers
Pillier 1: Une seule santé
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Une seule santé
En agriculture, l’approche « Une seule santé » implique de considérer les interactions entre les pratiques agricoles, la santé des animaux d’élevage, la santé des sols, la santé des cultures, la santé humaine et la santé de l’environnement. Cela conduit à la promotion de pratiques agricoles durables pour réduire les risques de maladie, la surveillance de la santé animale et végétale, la prévention de la résistance aux antimicrobiens, la protection de la biodiversité et la conservation des ressources naturelles. Pour être durables, ces pratiques doivent permettre une viabilité économique pour le producteur qui les adopte. C’est pourquoi, dans le contexte du présent document, le pilier « Une seule santé » inclut également l’impact des pratiques bénéfiques sur la santé économique des entreprises agricoles.
L’approche « Une seule santé » favorise également la collaboration et la coordination entre les différents secteurs et acteurs concernés, tels que les producteurs agricoles, les consommateurs, les professionnels de la santé humaine, de la santé animale, de l’agriculture, de l’environnement, les chercheurs, les décideurs politiques et les organisations internationales. Cela permet une meilleure compréhension des liens entre la santé humaine, animale et environnementale, et facilite la mise en œuvre de mesures de prévention et de contrôle plus efficaces.
Pillier 2: Les 6B
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Les 6B
L’AgrholistiqueMD favorise, en premier lieu, l’utilisation d’une combinaison de stratégies ayant un impact positif sur la santé globale, tout en favorisant une productivité soutenue. Cependant, certaines contraintes font en sorte que l’utilisation d’intrants devient inévitable, voire même essentielle.
Le pilier des « 6B » se définit comme une approche holistique qui vise à promouvoir une utilisation responsable et durable des intrants en agriculture en fonction de la réalité de chaque situation. Les principaux intrants sont les éléments essentiels utilisés pour soutenir la production agricole tels que : engrais, produits phytosanitaires, eau, énergie, aliments pour animaux, paillis, litière, matériaux de construction, semences, etc. Cette approche concerne à la fois un intrant utilisé individuellement ou plusieurs intrants utilisés simultanément et pouvant avoir des interactions entre eux.
Voici les six principes clés de cette approche.
- Bon produit : Le produit qui répond le mieux aux critères de sécurité, de qualité et d’efficacité au moment de l’application doit être priorisé.
- Bonne source : Lorsque le choix entre deux produits ayant une efficacité similaire doit être fait, celui provenant de la source d’approvisionnement ayant la plus faible empreinte écologique doit être sélectionné.
- Bonne dose : La quantité optimale d’intrants nécessaires pour répondre aux besoins des productions doit être appliquée en évitant les surdosages et en minimisant les pertes.
- Bon moment : Il est essentiel d’appliquer les intrants agricoles au bon moment pour maximiser leur efficacité. Cela implique de prendre en compte les conditions climatiques, tout comme les besoins spécifiques, à chaque stade de développement des cultures et des animaux d’élevage.
- Bon endroit : Les intrants doivent être appliqués uniquement là où ils sont nécessaires. Une approche basée sur la gestion de la zone spécifique (Site-Specific Management) permet d’adapter les applications d’intrants en fonction des variations spatiales et des facteurs environnementaux.
- Bonne méthode : Les outils et techniques d’application appropriés permettant d’assurer une distribution uniforme et efficace de chaque intrant doivent être utilisés.
Pillier 3: L'économie circulaire
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L'économie circulaire locale et la valorisation des sous-produits externes au secteur agricole
Le pilier économie circulaire nécessite une approche globale qui favorise la durabilité, la réduction des déchets et la maximisation des ressources. Selon Recyc-Québec, l’économie circulaire se définit comme un « système de production, d’échange et de consommation visant à optimiser l’utilisation des ressources à toutes les étapes du cycle de vie d’un bien ou d’un service, dans une logique circulaire, tout en réduisant l’empreinte environnementale et en contribuant au bien-être des individus et des collectivités » (source : Pôle québécois de concertation sur l’économie circulaire).
Plutôt que de considérer les déchets agricoles comme un problème, ils peuvent être valorisés et transformés en ressources. Par exemple, les résidus de cultures peuvent être utilisés comme compost pour améliorer la fertilité des sols, les déjections animales peuvent être transformées en engrais organique ou en biogaz, et les sous-produits de la transformation des aliments peuvent être utilisés dans d’autres industries ou pour l’alimentation animale.
Favoriser le recyclage et la réutilisation des matériaux agricoles constitue une composante clé de l’économie circulaire. Par exemple, les emballages peuvent être recyclés, les eaux usées traitées et réutilisées, et les matériaux de construction agricole peuvent être réutilisés ou recyclés en fin de vie.
Pillier 4: La complémentarité
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La complémentarité des systèmes de production
Le pilier de la complémentarité des systèmes de production fait référence à l’idée d’utiliser différents systèmes de production agricole de manière synergique, afin de maximiser les avantages et de minimiser les inconvénients de chaque système. Cela implique d’exploiter les synergies entre différents systèmes de culture, d’élevage et de
production alimentaire pour créer des systèmes plus durables et efficaces pour l’obtention des produits visés.Par exemple, l’aquaponie permet d’utiliser l’eau riche en nutriments produite par les poissons pour fertiliser les plantes et transformer les déchets des poissons en nutriments absorbés par les plantes avec l’aide de bactéries bénéfiques.
Dans un autre ordre d’idées, lorsque des arbres sont plantés dans la même parcelle qu’une culture ou encore près de bâtiments d’élevage, ils peuvent fournir de l’ombre, protéger les cultures contre le vent, améliorer la structure du sol et favoriser la biodiversité. Certaines espèces d’arbres peuvent également être utilisées pour produire de la nourriture, autant animale qu’humaine, ou encore pour produire du bois raméal. En combinaison avec un élevage, cette approche permet de créer un écosystème plus diversifié et résilient.
En associant des cultures complémentaires sur une même parcelle, il est possible d’optimiser l’utilisation des ressources de façon profitable tout en favorisant la diversité des cultures. Par exemple, certaines cultures peuvent attirer les insectes bénéfiques qui aident à contrôler les ravageurs des cultures, tandis que d’autres cultures peuvent servir de couverture végétale pour réduire l’érosion du sol. Dans ces systèmes, les animaux peuvent également être intégrés pour pâturer entre les rangées de cultures.
Pillier 5: La réduction des émissions de GES
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La réduction des émissions de gaz à effet de serre
Le pilier gaz à effet de serre fait référence à la réduction des émissions associées aux pratiques agricoles afin de limiter leur impact sur les changements climatiques. L’agriculture est un contributeur majeur aux émissions de GES (principalement sous forme de dioxyde de carbone (CO2), de méthane (CH4) et de protoxyde d’azote (N2O)), mais dans l’approche de l’AgrholistiqueMD, elle peut se transformer en solution en séquestrant davantage de carbone qu’elle n’en produit.
Voici quelques exemples de moyens pour réduire l’impact de l’agriculture sur le climat.
- Gestion des émissions de méthane : Les ruminants, tels que les bovins, émettent du méthane lors de la digestion entérique. L’amélioration de la nutrition animale, la gestion des pâturages, l’utilisation de suppléments alimentaires spécifiques et l’amélioration de la gestion des déjections animales peuvent réduire les émissions de méthane.
- Gestion de l’azote : L’utilisation d’engrais azotés et les pratiques de gestion des effluents d’élevage peuvent conduire à des émissions de protoxyde d’azote. Des méthodes telles que la gestion précise de la fertilisation et des ressources en eau, l’utilisation d’engrais à libération lente, la rotation des cultures et l’intégration de cultures légumineuses réduisent ces émissions.
- Gestion des sols : Les pratiques de gestion des sols peuvent jouer un rôle important dans la réduction des émissions de CO2 et la séquestration du carbone. L’adoption de techniques telles que le labour réduit ou nul, la couverture végétale permanente, la rotation des cultures, la gestion de l’eau raisonnée, l’agroforesterie et l’utilisation de matière organique peuvent aider à maintenir ou à augmenter les stocks de carbone dans les sols.
- Efficacité énergétique : L’utilisation de biogaz ou de sources d’énergie renouvelable contribue à réduire les GES. L’optimisation de l’utilisation de l’énergie dans les pratiques agricoles, par exemple en utilisant des équipements plus économes, réduit également les émissions liées à la consommation d’énergie en plus d’offrir des économies d’opération à long terme.
- Gestion des déchets agricoles : La gestion adéquate des déchets agricoles, tels que les résidus de cultures et les déjections animales, peut réduire les émissions de GES. Les pratiques de compostage, de biodigestion et de valorisation énergétique peuvent être utilisées pour réduire les émissions de méthane provenant de ces déchets.